à l'Ouest, du nouveau ...
27 Mars 2010
Avec son ossature métallique noire, ses grandes baies vitrées et son allure majestueuse, le tribunal de grande instance de Nantes est incontestablement une réussite, même si chacun à le droit d'en contester l'esthétique.
Mais l'architecte, Jean Nouvel, qui a signé en l'an 2000 cette belle réalisation pour un coût de 53 millions d'euros, se trouve aujourd'hui au cœur d'une procédure engagée par la Chancellerie devant le tribunal administratif.
Depuis plusieurs années, les lieux abritent en effet une série de malfaçons qui empoisonnent la vie des occupants. Ainsi, quand il pleut à Nantes (et finalement, cela arrive assez fréquemment !), il pleut dans le palais de justice, et la salle des pas perdus se retrouve alors encombrée de bassines d'eau. La modernité côtoie soudain le rudimentaire…
De même, des dysfonctionnements thermiques obligent les magistrats à sortir les plaids et les chauffages d'appoint. Plus grave, des plaques de béton et de pierre qui ornent la façade se détachent … Au total, neuf séries de malfaçons ont été listées.
Jean Nouvel explique que le ministère de la Justice engage cette procédure pour se mettre à l'abri avant que la garantie décennale n'arrive à son terme et en vue de faire jouer les assurances. "C'est un procédé courant", relativise l'architecte.
Mais, les architectes qui se font plaisir n'habitent pas les locaux qu'ils proposent. De plus, le client (l'Etat) n'est pas obligé de faire construire des bâtiments qui ne sont pas fonctionnels. Il est patent que ceux qui décident ne le font pas avec leur argent mais avec celui des contribuables. Aussi, faudrait-il obliger les décideurs à mieux consulter les futurs occupants et à être plus rigoureux sur le contrôle des travaux. Enfin, les fonctionnaires chargés de la réception des travaux devraient peut-être faire leur travail avec peut être un peu plus de rigueur.
Alors, même s'il pleut sur Nantes … on aurait les pieds au sec dans notre beau tribunal.